Cambodge - Électrification d’école
- Projet sélectionné
- En cours
- Réalisé
Présentation de l’ONG
L’Association Lumières Sur le Mékong
Lumières Sur le Mékong est une association à but solidaire et humanitaire reconnue d’intérêt général depuis 2013. Elle a pour vocation de participer au développement rural cambodgien en améliorant le niveau d’éducation des enfants démunis grâce à des programmes de parrainage et un accès pérenne à la lumière par le biais du développement durable.
Travaillant principalement en milieu rural, Lumières sur le Mékong en partenariat avec les écoles ou d’autres lieux, utilise les énergies renouvelables pour électrifier ces lieux et notamment permettre la recharge de lampes solaires. Ces lampes sont distribuées gratuitement aux enfants pour leur permettre de faire leurs devoirs à la maison.
Le contexte du projet
Sous le régime des Khmers Rouges plus d’un tiers de la population cambodgienne a disparu, cela a aussi engendré la destruction totale du système éducatif.
Actuellement environ 80 % de sa population vit en zone rurale avec très peu de moyens, ce qui entraîne d’importants exodes ruraux, notamment vers la Thaïlande dans l’espoir d’y trouver un travail.
Afin de lutter contre ce phénomène de désertification des campagnes qui transforme souvent la pauvreté rurale en misère urbaine, l’accès de ces enfants à un meilleur système éducatif est devenu primordial.
Les cours du soir au sein des établissements scolaires sont impossibles et la réalisation des devoirs à la maison à la lueur de la bougie ou d’une lampe à pétrole inefficace et dangereuse. Il est prouvé que les enfants n’ayant pas d’accès à la lumière à la maison accusent très souvent un retard scolaire important par rapport aux enfants y ayant accès.
De plus pour améliorer les conditions de travail et la qualité d’enseignement qui permettront à terme aux enfants d’atteindre des niveaux de diplôme supérieur, il est indispensable pour les enseignants de pouvoir accéder à un matériel pédagogique moderne tels qu’ ordinateurs, vidéoprojecteurs, et imprimantes.
Présentation du projet
La problématique énergétique de l’ONG
Les zones rurales reculées du Cambodge ne permettent souvent pas d’avoir accès à l’électricité car elles sont trop éloignées des centrales de type « groupe diesel », gérées par des opérateurs privés et l’Electricité Du Cambodge (EDC).
Les opérateurs privés dit Entrepreneurs en Electricité Rurale (REE) exercent sous licence de l’Agence de l’Electricité du Cambodge (EAC) et du Ministère de l’Energie et des Mines. Ces opérateurs n’ont pas l’obligation de développer le réseau, leur travail étant plutôt de commercialiser de l’électricité (système demande et offre) de manière indépendante.
Le Cambodge ne bénéficie pas de systèmes interconnectés, le pays est aussi un gros importateur d’électricité venant du Vietnam et la Thaïlande ce qui explique le coût très élevé du Kw au Cambodge.
Très bien acceptée par les populations, l’énergie solaire permet à ces enfants d’accéder à une énergie efficace, moderne, sûre et non polluante contrairement aux générateurs aux fuels.
Le traitement des eaux et la collecte des déchets étant quasi inexistante dans ces zones reculées, ces déchets contiennent de plus en plus de matériel électronique et de piles usagées constituées de métaux lourds qui sont directement jetés dans la nature tout près des maisons, contaminant ainsi durablement leur environnement direct et en premier lieu, l’eau si importante pour des millions d’individus.
Ces mauvaises pratiques, faute de solution, engendrent des problèmes sur la santé des populations ayant pour conséquence d’entrainer les familles vers plus de pauvreté.
L’énergie solaire est une source d’énergie viable et rentable au vu du prix très élevé de l’électricité fournie par les opérateurs ainsi que de la qualité actuelle du réseau électrique Cambodgien. Si les panneaux solaires engendrent un surcroît à l’achat, leur impact sur l’environnement est de plus en plus faible et leur durée de vie ne cesse d’augmenter.
Leurs utilisations s’avèrent être dans de nombreux cas la solution la mieux adaptée aux situations rencontrées sur le terrain que ce soit pour l’équipement individuel des ménages ou pour l’équipement de nombreux bâtiments publics de types écoles ou centres de santé.
L’installation réalisée en partenariat avec un fabricant local situé près de Phnom Penh permet également de donner du travail à la main d‘œuvre locale.
L’action soutenue par Synergie Solaire
Les solutions envisagées
Pour répondre aux besoins du village de Phom Kong, commune de Mébon, qui regroupe 287 élèves de plusieurs villages dans la province de Prey Veng au Cambodge, Synergie Solaire -ainsi que les autres partenaires de l’association Lumières sur le Mékong- se sont engagés à électrifier cette école à l’aide d’un système solaire hors réseau.
Ce système permettra de fournir de l’énergie à 9 salles, dont 6 salles de classe et 1 classe maternelle avec une autonomie d’une journée, et si les batteries sont chargées au maximum, l’autonomie demeurera même sans soleil.
Dans le cadre de ce projet, la maintenance des équipements et la formation des bénéficiaires seront intégrées au programme.
Concrètement l’installation solaire permettra d’équiper chacune des 9 salles d’une prise électrique, de 2 néons et de 2 ventilateurs.
Pendant les périodes de sécheresse le dispositif permettra de faire fonctionner une pompe qui alimente en eau la citerne de l’école.
Juste à côté du bureau du Directeur de l’école, une salle sera dédiée au stockage et à la recharge des 50 lampes solaires qui seront distribuées aux élèves les plus pauvres de l’école. Cette distribution sera faite suite à une enquête sociale approfondie menée par le Directeur de l’école, le corps enseignant ainsi que le Président de l’association Lumières sur le Mékong.
Témoignage
"Située à deux heures en voiture de Phnom Penh en direction du Sud-Est, la province de Prey Veng borde le Vietnam et figure comme l’une des plus pauvre du Cambodge. Composée à 80% d’agriculteurs (qui cultivent le riz majoritairement), le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté y atteindrait 53%[1]. La misère pousse également un nombre important d’habitants à quitter la province pour trouver ailleurs un moyen de subsistance, dans les usines textiles de Phnom Penh, par exemple. Aussi, en traversant les villages, croise-t-on majoritairement de jeunes enfants et des grands-parents.
Après avoir quitté la route nationale 8, c’est une piste sublime à travers les rizières parsemées de palmiers sucriers qui conduit au petit village de Mebon. Chemin de terre, électricité aléatoire, pas d’eau courante, les modestes maisons khmers sur pilotis en bois ou en paille qui le composent ne manquent pas d’élégance. On n’y croise que mobylettes, vélos, tracteurs, rarement des voitures. Un camion de ramassage de ballots de riz bouche régulièrement les petits chemins du village, il faut dire que les villageois cultivent tout le riz qu’ils font sécher devant leurs maisons. On y croise aussi parfois quelques buffles, beaucoup de coqs et de poules, une quantité impressionnante de chiens assez faméliques et, partout, des sourires.
Sockheat a 7 ans et habite avec ses grands-parents, son arrière-grand-mère et ses cousins une modeste maison de bois dans laquelle tout le monde dort sous sa moustiquaire, au premier étage. Un panneau solaire permet d’alimenter l’ampoule qui éclaire la pièce et… la télévision, que Sockheat aime regarder, dès que la nuit tombe, à 18h. Avant, c’est avec une petite bande de cousins et d’amis tous aussi joyeux et facétieux, qu’elle joue après l’école. Sockheat va à l’école du village le matin. Au Cambodge, l’école est gratuite et obligatoire jusqu’à la fin du collège, mais ce pays dont la population est très jeune ne scolarise pas les enfants toute la journée. C’est soit le matin, soit l’après-midi. Une question de moyens certainement, à proximité de ce petit village rural, trois écoles comptent chacune plus de 200 jeunes élèves… Cela arrange aussi les familles qui peuvent profiter de ces petites mains pour ramener le bétail, aider dans les rizières ou encore vendre dans les petites échoppes du village ou ambulantes. Sockheat est encore insouciante, ne sait pas ce qu’elle veut faire plus tard, nous dit aimer l’école. Lorsqu’elle nous montre son cahier rangé au fond de son mince petit cartable, ce dernier semble assez vide… Elle enfile toutefois très joyeuse son uniforme (chemisier blanc, jupe bleue marine) et nous la retrouvons plus tard dans sa classe, qu’elle nous montre, très fière. Son école a été sélectionnée par l’association « Lumière sur le Mékong » - financée par le fond de dotation Synergie Solaire – pour y installer quelques panneaux solaires – assez modestes il faut bien le dire – mais qui ont leur importance : ils permettent à ces classes d’être ventilées, d’avoir une ampoule, et de disposer d’une cinquantaine de lampes portatives, rechargées en classe par l’énergie solaire, afin que les enfants puissent faire leurs devoirs à la maison…
Des petites « gouttes d’énergie » qui ont leur importance."
Véronique Sartini, journaliste
20-21 novembre 2016
[1] La moyenne nationale étant de 36% de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.